domingo, marzo 23, 2014

Les enfants terribles de la littérature argentine investissent Paris

CULTURE - Le 34ème salon du livre de Paris, qui s’ouvre ce vendredi, met l’Argentine à l’honneur. Parce qu’il n’y a pas que Borges et Cortázar dans la vie (littéraire argentine), focus sur de jeunes auteurs prometteurs publiés en France...

La littérature argentine? En France, deux noms viennent à la majorité des lecteurs: Borges et Cortázar. Deux grandes figures de la littérature argentine de la deuxième moitié du XXème siècle, très intimement liés à la France et tous les deux empreints de réalisme fantastique. L’érudit et polyglotte Borges donnait des entretiens dans un français délié. Cortázar qui a longtemps vécu à Paris y a signé son oeuvre phare, le best-seller Rayuela (1963), traduit Marelle en français. En revanche, «pour ce qui est de séduire avec de nouveaux auteurs, note Anne-Marie Métailier, éditrice historique de la littérature argentine en France, il faut les montrer, comme des politiques!». Parfait, donc: ils sont 46 (la liste fait débat) à investir dès ce vendredi le salon de la Porte de Versailles. Parmi eux, honneur aux jeunes.

Zombies et séries télé

Et même au plus jeune. Leandro Ávalos Blacha*, né en 1980. «Blacha, c’est le petit enfant terrible», commente Estelle Durand des éditions Asphalte. En 2011, Asphalte publiait Berazachussets (Folio Gallimard en 2013), un premier roman mêlant des institutrices à la retraite et une zombie punk et obèse dans un Buenos Aires fantasmagorique… Un univers «complètement foutraque» salué par la critique.

Si l’auteur colle à la littérature urbaine recherchée par Asphalte, il témoigne surtout, pour Estelle Durand, du «mélange des genres que pratique la nouvelle génération» de la scène littéraire argentine. «Ils ne s'embarrassent pas des étiquettes comme nous». Une nouvelle vague d'auteurs qui a «tendance à ingérer, recycler la société d’aujourd’hui et la pop culture, plus qu’ailleurs en Amérique Latine», ajoute l’éditrice qui publie aussi les enfants des années 1970-1980 que sont Félix Bruzzone (Solarium, 2011) et Leonardo Oyola (Golgotha, 2011). Révélation de la nouvelle scène polar argentine, Oyola «intègre les références aux séries télé américaines, les séries B, des extraits de chansons, en un joyeux concentré de notre génération».

«De grands raconteurs d'histoires»

Les jeunes auteurs, comme Lucia Puenzo* ou Pola Oloixarac, comparée à Houellebecq, pullulent. «Sur l’ensemble du continent, il y a eu ces dix dernières années une floraison de petites maisons d’éditions, qui a permis la publication de tous ces nouveaux auteurs», explique Anne-Marie Métailié. L'Argentine n'a jamais publié autant de livres: 26.000 en 2013. Les librairies sont partout. Six-cent dans tout le pays, dont plus de 200 pour seulement Buenos Aires.

Si définir la littérature argentine n’a pour la patronne des éditions Métailié pas beaucoup de sens, «elle est extrêmement variée, et je ne publie pas par pays, je choisis de façon extrêmement subjective», l’éditrice de Pablo de Santis* ou Elsa Osorio* s’enthousiasme volontiers sur Selva Almada*, jeune auteur dont elle vient de publier le premier roman très remarqué Après l’orage (2014), «un huis clos dans la province du Chaco, d’une force incroyable». «Les Argentins sont avant tout latino-américains, ce sont de grands raconteurs d’histoires», rappelle l’éditrice amoureuse de «littérature narrative».

«Ce n’est pas une littérature nombriliste», renchérit Christophe Sedierta, patron des éditions La Dernière Goutte, qui publie sept auteurs argentins dont la comédienne Fernanda García Lao*. «Il y a un souffle romanesque vraiment puissant, une vision acérée, un ton décalé. Par rapport à la littérature mexicaine, par exemple, c’est très clair. Cette ironie, c’est un état d’esprit en Argentine».  

*Les auteurs marqués d’une astérisque seront présents au Salon du Livre. Retrouvez par ici la liste des 46 auteurs invités.  Et par là un site dédié aux auteurs argentins publiés en langue française.

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